Le
Webmaster.
: Isabelle Latosvski, vous êtes née à Coutances,
en Normandie le 18 juin 1956. Racontez moi vos premiers souvenirs :
Isabelle
Latovski : Je
n'ai pas beaucoup de souvenirs de ma petite enfance car j'ai énormément
bougé, ballottée entre
Coutances, Briançon et Paris. A cette époque je ne
voyais mes parents qu'aux vacances scolaires. C'est à Coutances
où j'ai
vécu plus longtemps que j'ai le plus de souvenirs. J'y ai
fait presque toute ma scolarité. J'y avais des amies dans
une école
religieuse. Coutances d'où ma grand-mère a fait de
beaux tableaux, comme ceux des sinistrés par exemple durant
la seconde guerre. Et quand on me demande à quelle date je
suis née
je réponds le 18 juin mais pas la même année
que celle de l'appel du Général de Gaulle !
Web.
: Vous aviez durant votre petite enfance des problèmes
relationnels avec vos 4 soeurs aînées et de ce fait vous
avez vécu chez une nourrice, racontez nous :
I. L. : Il faut dire avant toute chose que
mon vrai père m'a
rejetée dès ma naissance, ce qui explique que j'étais
un peu dure avec mes 4 soeurs, mais il ne faut surtout pas dire
que j'étais caractérielle. Ce que disent beaucoup
de gens. C'est faux, j'étais incomprise !
Je voyais mon père très rarement. Il me criait toujours
dessus et c'est ma soeur aînée qui prenait ma défense.
Mon beau-père (second mari de ma mère), m'a adoptée
légalement
lorsque j'avais 10 ans. Mon beau-père, ma mère et mes
soeurs habitaient Genève en Suisse puis en France à Chevreuse
dans la région parisienne. Je me suis retrouvée en
nourrice à plusieurs
reprises car je ne pouvais suivre des études ordinaires comme
mes soeurs. Dailleurs j'appelais ma nourrice ma deuxième maman.
Web.
: Après vos divers séjours en nourrice vous avez
vécu avec votre grand-mère. Jusqu'à quel âge
? parlez moi d'elle.
I. L. : Jusqu'à l'âge de 16 ans,
environ, je suis restée chez ma grand-mère à Coutances.
J'y ai fait des études de transitions jusqu'à la
3e pratique (le nom que l'on donnait à l'époque).
Bien que je taquinais ma grand-mère de temps à autre,
je l'aimais beaucoup. Elle était extraordinaire, elle avait
tant de passions. Elle peignait, apprenait diverses langues dont
le Russe. Elle voulait
même connaître le Braïlle et je lui faisais des
mots et des phrases en Braille. Elle donnait des cours de dessin,
mais surtout
elle chantait si bien.
Web.
: Isabelle Latovski, est un pseudonyme, pouvez vous me
raconter sa naissance.
I. L. : A l'époque des années 60,
de la musique yéyé...
beaucoup d'artistes portaient des pseudonymes comme : Johnny Halliday,
Sheila, etc. Ma plus jeune soeur s'était trouvé un
pseudo et m'en avait trouvé un également : Isabelle
Latovski ! et depuis je l'ai gardé. Je devais avoir 12 ans
!
Web.
: Après avoir quitté Coutances en 1975 vous êtes
entrée dans une école dans le Massif Central. De
quelle école
s'agissait-il ? Qu'y avez-vous appris ?
I. L. : En 1976, j'ai fait une formation
de retoucheuse-laborantine en photographie dans l'Allier près
de Montluçon.
Beaucoup de stagiaires dans cette école étaient des
handicapés mentaux
et ça m'a fortement perturbé par la suite.
Web.
: C'est dans cette région et à cette époque
que vous rencontrez votre premier mari. Vous avez deux filles et
habitez dans une ferme sise entre Moulin et Monluçon.
Racontez.
I. L. : Je me suis mariée
alors que nous avions une fille de 6 mois. Après celà j'ai
connu un véritable enfer.
Mon mari était d'une jalousie maladive et excessive. Il
m'empêchait
d'avoir des amis(e)s) Il surveillait le compteur de la voiture
dès
que je rentrais afin de me questionner. Il ne désirait pas
que j'ai des contacts avec ma famille. Nous avons eu une autre
fille, puis
la situation devenait invivable et nous avons divorcé.
Web.
: Suite à de graves problèmes de santé on
vous retire vos enfants qui restent chez leur père et
vous partez en maison de repos. Que se passe-t-il ensuite ?
I. L. : Après un long divorce
pénible, insultes incessantes de mon ex-mari qui me faisait
du chantage. Il me demandait de payer l'essence pour pouvoir
voir mes filles. Alors que je n'avais pas un sous.
C'est ma famille qui m'aidait pour le loyer, l'EDF et toutes les factures.
A cause de cette vie inconfortable, je suis tombée gravement malade. J'ai
fait trois séjours à l'hôpital en service de pneumologie.
On m'a envoyée en cure thermale dans les Hautes Alpes.
Dans cet établissement j'y rencontre une fois de plus une personne pire
que mon ex-mari. Il m'a séquestrée pendant plusieurs mois.
Web.
: C'est après votre divorce que vous écrivez
tous ces magnifiques poèmes. Pourquoi ce goût soudain
pour l'écriture ?
I. L. : En fait j'avais écrit quelques
poèmes vers l'âge de 15 ans, mais entre mes études
et mon mariage, j'avais laissé tomber totalement l'écriture.
Après mon divorce, j'ai recommencé à avoir des
amis(e)s, à sortir, à revivre.
je redécouvrais une certaine joie de vivre et surtout, cette liberté de
penser que j'avais perdue et c'est ainsi que l'envie d'écrire est revenue...
Web.
: Vous vous remariez et de mauvaises fréquentations
vous font aller de ville en ville, Nantes, La Rochelle, etc..
Là vous faites de grosses bêtises qui vous conduisent
en incarcération pour trois années. Quelles expériences
retiendrez-vous de ces années là ?
I. L. : En effet j'ai fait de grosses
bêtises qui m'ont conduite malheureusement en prison. J'ai
vécu avec mon second mari des choses que je n'aurai pas
dû vivre, des situations très dures... Jai même
connu des menaces de mort.
Cela m'a été très pénible mais j'ai surmonté ces épreuves
avec l'aide de ma famille et des quelques amis que j'avais.
Web.
: Vos soeurs parlent de vous avec beaucoup de tendresse.
Toutes
sont d'accord pour dire que vous avez un peu de mal à communiquer
et toutes admirent votre mémoire infaillible... qu'en pensez-vous
?
I. L. : Mémoire, mémoire, c'est beaucoup
dire, avec l'âge je la perds un peu comme tout le monde.
Quant à mes difficultés à communiquer elles viennent surtout
de mon enfance. Mais depuis ces 10 dernières années, cela c'est
beaucoup amélioré. En vieillissant il faut laisser certaines choses
de côté et savoir se remettre en question . Tant sur les problèmes
de la vie passée, présente et à venir.
Web.
: Aujourd'hui vous vivez dans cette magnifique ville de Tours.
A quelques pas de la Loire, on vous découvre ici, apaisée.
Comment expliquez-vous ce retour à une vie plus sereine ?
I. L. : . Oui j'habite Tours depuis près 6 ans. j'aime
cette ville mais pas toujours ses habitants. Ils sont fiers et me dévisagent
de la tête aux pieds.
Etre au bord
de la Loire, surtout l'hiver, n'est pas toujours agréable, parfois il
y a les inondations (fort heureusement mon logement n'est pas dans une zone inondable)
Cela dit, si je suis plus sereine et plus apaisée, j'ai fait énormément
de tri sur mon entourage. Je suis devenue très méfiante vis-à-vis
de mes fréquentations. Certaines étaient peu recommandables.
Web.
: Vous êtes encore très jeune et si vous vous retournez
sur votre passé, que regrettez vous le plus ?
I. L. : Je vais avoir en juin prochain 49 ans, je ne suis pas
si jeune que cela. Plus 20 ans malheureuseument !.
C'est vrai j'ai connu beaucoup de choses dont certaines que je regrette sincèrement
et si c'était à refaire il y en a tant que je ne referais pas.
Ce qui est fait est fait et on ne peut retourner en arrière, c'est la
vie malheureusement.
Web.
: Si vous regardiez le futur, quelles sont vos espérances les
plus profondes ?
I. L. : C'est dur d'essayer de regarder
le futur, on ne
peut que constater l'étendue des dégâts, comme les tremblements
de terre, les guerres, etc.
Je pense qu'il y a beaucoup de choses à changer sur les problèmes
de nos jours.
Ayant connu des situations d'injustice, des situations où leurs analyses
sont trop vite et si facilement baclées.
Mes espérances les plus profondes maintenant seraient de voir un monde
meilleur et une justice à une seule vitesse et égale pour tous.
Propos receuillis
par le webmaster en 2004/2005
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